Suite au billet de la semaine dernière, vous avez donc fait mon petit test.
Je vous en parle en connaissance de cause car c’est un exercice que je fais faire à certaines de mes patientes au cabinet, à qui je demande de venir avec leur chocolat préféré. Le résultat est assez peu variable :
– Le premier carré est un réel plaisir, aussi bien du point de vue personnel (petite douceur) qu’au niveau des sensation gustatives.
On en discute un peu et je ressens bien que l’envie de ma patiente est de renouveler ce petit plaisir.
– 2è carré, c’est toujours aussi bon mais on perd finalement une partie du plaisir : la première bouchée est celle qui apporte toutes les sensations, quand on recommence c’est un peu moins sympa parce qu’on sait déjà à quoi s’attendre, ça supprime un peu le charme et l’idéalisation qu’on s’était faîte du carré.
– 3è carré, bizarrement je dirais que déjà la moitié de mes patientes n’en ont finalement pas envie. L’autre moitié est plus difficile à analyser : où est l’habitude, l’envie de me prouver que j’ai tort, ou l’envie réelle tout court.
Toujours est-il qu’à ce jour aucune de mes patientes n’a mangé plus de 5 carrés (même des petits) par réelle envie.
Le fait de replier le papier d’alu et de « ranger » la tablette évite le côté compulsif « je le mange parce que le carré me regarde même si je n’en ai pas envie » mais surtout la liberté de savoir que « si j’en ai envie j’ai l’autorisation d’en manger tant que je veux » est un pas énorme dans l’acceptation de ses sensations. La notion « d’autorisation » ou de « consentement » vient certes de la diététicienne dans un premier temps mais le travail à faire est de petit à petit transformer cette autorisation en un sentiment réel : « si j’en ai envie j’en mangerai et sans culpabiliser »… ça prend du temps, parfois beaucoup de temps, mais c’est malheureusement le travail à fournir face à des années de régimes et d’interdits de toutes sortes : déconstruire pour mieux repartir sur des bases solides, à l’écoute de soi !