Le four à micro-ondes, c’est ok ou pire que le diable ?

Titre un peu provoc, mais en même temps comment faire autrement ? Régulièrement on me cite le micro-ondes comme un outil de terreur, un machin destructeur qui est catastrophique pour la nourriture, générateur de cancers, voire bien pire : qui tue les aliments, les secoue dans tous les sens (en changeant de sens les pauvres molécules 2.4 milliards de fois par seconde) et finit par leur faire perdre toute leur « énergie vitale » ou ce genre de choses.

Libre à chacun d’avoir ses croyances, mais lorsqu’on parle d’un matériel technique, issu de la recherche scientifique, c’est assez logique de se rapprocher de cette même recherche pour étayer un peu son avis sur les effets indésirables potentiels .

Sur de nombreux sites on voit reprises les mêmes photos bidon d’une pauvre plante arrosée avec de l’eau soit disant passée au micro-ondes (de l’eau morte quoi !) et qui finit par mourir. Soyons sérieux, les photos ont été grossièrement retouchées, c’est du n’importe quoi, toute la soit disant expérience est bonne pour la poubelle. Essayez donc par vous-même. N’empêche que c’est le genre de chose qui circule très bien sur les réseaux sociaux, et les infos bidons poursuivent leur vie pendant des années… entretenant la confusion.

On commence à avoir un assez bon recul sur cette technologie, le micro-ondes largement implanté dans les cuisines ça fait une bonne trentaine d’années maintenant. A l’heure actuelle aucun lien n’a pu être démontré entre l’utilisation d’un tel four (en bon état, correctement entretenu…) et un quelconque impact négatif sur l’alimentation ou la santé de son utilisateur.

Absence de preuve ne veut pas dire preuve d’absence d’effet, mais en général sur cet ordre de durée on commence à avoir quand même plus que de sérieux doutes si jamais il y a un problème ! A ce stade on devrait avoir quelques études, ne serait-ce que quelques groupes de souris alimentées à la nourriture cuite au micro-ondes qui auraient plus de problèmes que leurs congénères témoin… sauf que là… ben on n’a rien !

Vous trouverez toujours plein de gens prêts à vous assurer qu’ils ont lu que.., que l’amie de la femme de leur cousin a… mais lorsqu’on demande des informations concrètes pour étayer un minimum les dires, il n’y a plus grand chose à se mettre sous la dent. De temps en temps un « Docteur » écrit un papier qui montre que… et hop c’est repris en cœur par tous les sites de news à sensation, mais quand on creuse le sujet, tout ça est bien pauvre.

On a vite fait de confondre la technique et les éléments extérieurs. Par exemple le Bisphénol A et le micro-ondes. Oui chauffer un plastique contenant du bisphénol A au micro-ondes est une mauvaise idée… mais le souci c’est le plastique, pas le micro-ondes. Utilisez un récipient en verre et gardez votre micro-ondes. Même chose concernant la perte de certaines vitamines. Certaines sont thermos-sensibles, donc oui cuire un aliment qui contient de la vitamine C au micro-ondes dégrade cette vitamine… à la vapeur ou au four aussi ! L’intelligence est donc dans la durée et l’intensité de la cuisson, pas dans le mode de cuisson lui-même. A l’opposée, la cuisson plus courte permise par le micro-ondes permet dans la majorité des cas de limiter la perte de certaines vitamines…

Pourtant j’ai déjà lu que « les aliments perdent leur énergie vitale, ce sont devenus des aliments morts » hum… concrètement ça veut dire quoi ? (là je visualise mon aubergine, des croix à la place des yeux avec un couteau planté dans le cœur… rhaaa).

Surtout ce qui est une fois de plus choquant dans ce genre de situation c’est de rejeter en bloc le micro-ondes (ça marche aussi pour les plaques de cuisson à induction) mais d’accepter en parallèle de manger des aliments transformés lourdement par l’industrie, d’ingurgiter des colorants, des additifs alimentaires ou encore des résidus d’auxiliaires techniques (des produits généralement non autorisés dans l’alimentation finale, mais qui ont servi pour le processus de préparation, qui sont en théorie absent du produit… mais dont il peut subsister des traces… qu’on ne mentionne pas sur l’étiquette bien sûr).

Bref comme toujours il faut prendre du recul et voir le tableau complet : d’un point de vue santé, vaut-il mieux des légumes bruts cuits au micro-ondes, accompagnant des pâtes cuites dans une casserole posée sur une plaque à induction… ou un plat tout préparé de lasagnes industrielles cuites au four ?

Par principe de précaution, qu’on rejette l’utilisation du micro-ondes en justifiant qu’on manque d’étude sur l’impact négatif éventuel, aucun souci, c’est plutôt pertinent. Par contre il faut alors être cohérent dans son attitude et rejeter tout ce qui a ne serait-ce que la moindre suspicion d’effet délétère. Je vous laisse par exemple la liste des éléments cancérogènes (prouvés), cancérogènes probables et cancérogènes possibles. Si vous avez réussi à éviter tout ça de votre alimentation et du contact avec votre peau (genre dioxyde de titane), alors à ce moment là (félicitations déjà), en effet il parait pertinent d’aller se poser la question de l’impact du four à micro-ondes. En attendant, je pense qu’il faut repenser ses priorités… mais ça n’est que mon avis 🙂

Le four à micro-ondes, c’est ok ou pire que le diable ?

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